Notre lettre 766 publiée le 12 octobre 2020
FRATELLI TUTTI ?
SUITE DE LA CHRONIQUE DE LA CELEBRATION DE LA MESSE TRADITIONNELLE A SAINT-GERMAIN-EN-LAYE :
POUR QUAND LETEMPS DU DIALIOGUEAVEC LES FAMILLES DE SAINT-GERMAIN ?
Paix liturgique : Cher Germain vous avez souhaité revenir vers nous aujourd’hui ?
Germain de Paris : Oui, pour établir un parallèle entre la promulgation il y a une semaine, le samedi 3 octobre 2020, de la nouvelle encyclique du pape François Fratelli tutti, c’est à dire « Tous frères », et la suite de nos péripéties à Saint-Germain.
Paix liturgique : Car les péripéties à Saint-Germain continuent ?
Germain de Paris : Comme nous l’annoncions la semaine dernière nous avons célébré hier matin, dimanche 11 octobre, notre quatrième messe traditionnelle devant la chapelle de l’hôpital de Saint-Germain, c’est à dire une nouvelle fois devant une église vide, inutilisée, mais fermée... C’est à dire interdite au culte traditionnel.
Paix liturgique : C’est incroyable !
Germain de Paris : Incroyable pour tous. Je pense à cette famille Saingerminoise qui se trouva par hasard à cette messe célébrée hors-les murs et qui par curiosité interrogea le célébrant, le père Philippe, sur l’étrangeté de cette situation… Celui-ci ne put que lui répondre que lui-même ne comprenait pas ce manquement à la charité qui obligeait près de 150 fidèles à assister à a messe dans une froidure d’à peine 12°.
Paix liturgique : Donc vous espériez que cette fois-ci les portes de la chapelle seraient ouvertes ?
Germain de Paris : On nous cite tout le temps le pape François : il faut bâtir des ponts, il faut ouvrir des portes. Ces derniers jours, tous les évêques de France ont loué l’encyclique du pape traitant de la fraternité humaine pour qu’advienne une société plus juste... Et bien à Saint-Germain, les portes de la chapelle nous sont restées fermées. Et même les forces ennemies se sont démenées.
Paix liturgique : Que voulez-vous dire ?
Germain de Paris : Pour avoir une célébration il faut la présence d’un prêtre... Depuis un mois nous avions trouvé un pasteur, un vrai. Or, voilà que notre évêque Mgr Éric Aumônier a demandé samedi à son confrère Mgr Aupetit, archevêque de Paris, de faire pression sur notre prêtre en lui ordonnant de ne pas venir célébrer pour nous à Saint-Germain hier dimanche matin comme cela était prévu...
Paix liturgique : Cela devient donc une habitude pour Mgr Aumônier de passer ses samedi à s’occuper de vous ?
Germain de Paris : Oui, c’est gentil de sa part, n’est-il pas vrai. Ainsi, la semaine dernière, le jour même de la promulgation de l’encyclique Fratelli tutti du pape François, il ordonnait à l’aumônière de l’hôpital de ne pas nous ouvrir les portes de la chapelle de Saint-Germain comme elle s’y était engagée. Et le samedi suivant, le 10 octobre, il téléphonait à Mgr Aupetit pour lui faire appuyer sa conception particulière de la fraternité...
Le Pape François signant sa nouvelle encyclique le 3 Octobre à Assise
Paix liturgique : Peut-être manque-t-il d’occupations
Germain de Paris : C’est vraisemblable...
Paix liturgique : Mais n’avez-vous jamais essayé de dialoguer avec les autorités du diocèse ?
Germain de Paris : Bien sûr que nous avons essayé et que nous continuons à le faire, et ceux qui voudrons en avoir la preuve pourront se reporter aux précédentes lettres de PL (Et notamment notre lettre 377). Or, non seulement nos tentatives restent infructueuses, faute de dialogue, mais plusieurs fois elles se terminèrent en exaltation du mépris qu’ils avaient de nous.
Vous savez, le dialogue avec un certain nombre de nos épiscopes est une farce... Ils n’ont, depuis un demi-siècle, que ce mot de « dialogue » à la bouche, mais en pratique, n’importe quelle autorité civile ou le plus petit des patrons ayant à gérer une entreprise se comporte avec plus de charité et de générosité qu’eux.
Paix liturgique : Ne croyez-vous pas que vous exagérez ?
Germain de Paris : Malheureusement pas. Exemple : il y a quelques années le père Blot qui était alors curé de saint -Germain fit applaudir, lors d’une messe, par une large part de ses fidèles le fait que jamais il n’accepterait jamais de célébration de la liturgie traditionnelle à Saint-Germain alors que celle-ci lui était demandée humblement depuis 13 ans par plus de 100 familles.
Paix Liturgique : Mais peut-être pensait-il que vous n’étiez pas si nombreux ?
Germain de Paris : Je vous renvoie à la lecture de notre lettre 658. Nous avons commandité un sondage qui révélait que 43,4 % des catholiques pratiquants de Saint-Germain-en-Laye étaient prêts à assister à une célébration de la messe traditionnelle dans leur paroisse et que seulement 15 % s’y opposaient… Tout commentaire est superflu.
Paix Liturgique : Et alors ?
Germain de Paris : Silence et mépris.
Paix Liturgique : Mais pourquoi ?
Germain de Paris : Parce si nous existons, il faudrait dialoguer. C’est ce phénomène étrange que l’on nomme le NEGATIONISME ECCLESIASTIQUE, qui se pratique au sein de la Conférence des Evêques de France depuis plus de 50 ans (Voir nos lettres 697,698, 699, 70, au sujet du sondage du Progrès de Lyon).
Paix liturgique : Mais aucune des autorités du diocèse n’a eu pour vous le moindre respect ?
Germain de Paris : Non, l’actuel évêque auxiliaire du diocèse Mgr Bruno Valentin avait envisagé, nous le savons, des propositions loyales qui auraient permis l’instauration de la paix et de la réconciliation tout en sauvegardant le droit du diocèse. Malheureusement Mgr Aumonier ne voulut pas en entendre parler... On dit même que Mgr Bruno Valentin, qui avait une solide expérience de gestion humaine et chrétienne des situations difficiles, a été éloigné de tous les dossiers sensibles du diocèse.
Paix liturgique : Mais pourquoi tant de haine ?
Germain de Paris : C’est la question que nous a posée l’aumônière de l’hôpital il y a dix jours de cela...
Paix liturgique : Et que lui avez-vous répondu ?
Germain de Paris : Qu’à notre avis, cette aversion s’explique notamment par un phénomène classique de réaction contre son passé...
Paix liturgique : Qu’est-ce à dire ?
Germain de Paris : Éric Aumonier, qui est devenu en 2001 évêque de Versailles, est issu d’une famille qui avait un rang important dans ce que l’on appelait à l’époque la Cité Catholique, de Jean Ousset, très proche de l’œuvre d’Ecône que développa Mgr Marcel Lefebvre à partir des années 70, , au moins au début.
Tout naturellement, les fréquentations d’alors du jeune Éric se trouvent de ce côté. Ainsi, lorsqu’il se rendit en 1974 à Ecône, où son frère Stephane était séminariste, officia-t-il très normalement comme ministre lors d’une messe solennelle au séminaire, et dédicaça-t-il à Mgr Marcel Lefebvre, qui avait été supérieur général des Pères du Saint-Esprit, et qu’à ce titre les séminaristes traditionnels du Séminaire français, dont faisait partie Éric Aumonier, fréquentaient assidument, la thèse de théologie qu’il avait soutenue à l’université Grégorienne par ces mots chaleureux : « A Mgr Marcel Lefebvre, en témoignage de ma profonde reconnaissance pour ces années romaines dont ce travail est en partie le fruit. Avec tout mon affectueux respect ». Pour la petite histoire, cet exemplaire de la thèse dédicacée par celui qui est devenue notre évêque se trouve toujours dans la bibliothèque du séminaire de la fraternité Saint-Pie-X à Ecône. Amusant, non ?
Paix liturgique : N’a-t-il pas pensé entre dans la Fraternité Saint-Pie X ?
Germain de Paris : Il fallait choisir entre deux « carrières » très différentes, si vous voyez ce que je veux dire… Le choix qu’il a fait impliquait un démarquage total d’avec ce que nous appelons aujourd’hui les tradis... Et comme beaucoup se trouvant en ce cas, il s’est toujours senti obligé, depuis ce moment et jusqu’à aujourd’hui, d’en faire plus contre tout ce qui pouvait ressembler à la tradition. Il est intéressant de comparer son attitude avec celle de son prédécesseur, Mgr Jean-Charles Thomas, un bon progressiste quant à lui, qui n’avait pas ce complexe d’origine, et qui eut toujours le souci de rester un père pour toutes ces brebis, y compris les galeuses comme nous.
Ceci dit, si comme cadre de l’administration lustigérienne à Paris, il devint évêque, Mgr Aumonier ne parvint cependant jamais jusqu’à des responsabilités romaines. Il avait servi, à Paris, la « troisième voie » qu’illustrait Jean-Marie Lustiger, notamment en créant en 1984, à la demande du cardinal, un séminaire parisien détaché du trop progressiste séminaire d’Issy-les-Moulineaux, la Maison Saint-Augustin. Il est vraisemblable qu’il fut-il nommé en 2001 au siège de Versailles, le diocèse où le monde traditionnel est le plus vivace et où existe au moins dans chaque paroisse un véritable groupe de demandeurs de liturgie traditionnelle, pour réprimer la montée de la liturgie traditionnelle au nom de cette « troisième voie ». A moins qu’il ne se soit donné cette mission à lui-même ? Aussi dans un sens y a-t-il réussit-il en freinant ce qui aurait dû être une généralisation du bi-formalisme dans presque toutes les paroisses de son diocèse. Et malheureusement son attitude présente, pathétique, ne lui fait que poursuivre cette mission, on pourrait dire d’un autre âge.
Paix liturgique : Mais qu’attendez-vous aujourd’hui ?
Germain de Paris : Il est certes notoire que Mgr Aumonier prépare son départ de Versailles. Il se dit que le nonce apostolique lui aurait trouvé un remplaçant. Ce qui nécessairement va rebattre les cartes du dialogue …
Nous attendons, pour répondre à votre question, que cette page se tourne. Pas nécessairement par le départ de notre évêque. Mais par l’ouverture d’un dialogue. Nous allons continuer à Prier pour la Paix et la réconciliation et pour que notre évêque, celui d’aujourd’hui comme celui de demain, nous reçoive enfin pour établir cette paix dans la justice. Caritas, Justitia et Pax !
QUELQUES AVIS
- La Totalité des quêtes sont versés à nos célébrants.
- Pour connaître l'horaire des prochaines célébrations : chapelledelhopital@gmail.com
- Nous remercions tous ceux qui pourront nous aider : Fleurs, service d'autel, chorale ...
- Merci de faire circuler ce message à vos amis