Notre lettre 845 publiée le 28 janvier 2022

DES FILETS D'EAU SOUS LA GLACE A SAINT-GERMAIN-EN-LAYE

L'INSTAURATION D'UNE MESSE "GREGORIENNE" AU MOMENT OU DISPARAIT " PRO-LITURGIA"


Paix liturgique : Cher Germain avez-vous quelques nouvelles de la situation à Saint-Germain-en-Laye ?

Germain de Paris : Elle évolue vite… très vite même et les nouvelles bonnes ou moins bonnes sont nombreuses…


Paix liturgique : Pouvez-vous nous éclairer ?

Germain de Paris : Commençons par une information qui nous a été communiquée il y a à peine quelques semaines par la feuille paroissiale de Saint-Germain : La mise en place d’une célébration « grégorienne » dans la chapelle des franciscaines, qui a peine annoncée, a déjà débuté ce dimanche 23 janvier.


Paix liturgique : Et que vous inspire cette nouveauté ?

Germain de Paris : beaucoup de réflexions… Tout d’abord qu’il est désormais possible pour la paroisse de Saint-Germain d’utiliser la chapelle des franciscaines qui n’avait pu nous être accordée il y a deux ans lors du retour de la chapellenie de Port-Marly dans son église, car elle avait soi-disant été confiée à la communauté ukrainienne catholique, une communauté dont nous constatons aujourd’hui qu’elle n’existe pas, ou si peu qu’elle n’utilise que très rarement cette chapelle et encore seulement le dimanche après-midi !


Paix liturgique : Vous pensez que l’annonce que la chapelle des franciscaines avait été confiée à cette communauté était une sorte de manipulation ?

Germain de Paris : Très certainement, car Mgr Aumônier, qui était alors évêque de Versailles, ne voulait en aucune manière y voir célébrée la liturgie traditionnelle alors qu’elle l’avait été pendant trois ans à la satisfaction des fidèles de Saint-Germain.


Paix liturgique : C’est en effet une bonne nouvelle que cette réouverture de la chapelle des franciscaines

Germain de Paris : Une excellente nouvelle, car elle résout l’objection qui nous a longuement été opposée, à savoir que notre demande de célébration de liturgie traditionnelle à Saint-Germain était impossible faute de lieu de culte disponible. Or désormais, voilà déjà une église qui pourrait nous accueillir.


Paix liturgique : Que savez-vous de cette nouvelle célébration « grégorienne » ?

Germain de Paris : Au travers de notre ami Paul et de madame Simon qui s’y sont rendus et y ont assisté, nous avons pu voir ce que l’on nous présentait seulement comme une « messe grégorienne ». Pour tout dire leur première réaction a été qu’il était bien agréable de pouvoir assister à la messe « au chaud » surtout en hiver… Pensez que le même jour notre communauté « hors-les-murs » à du assister à la sainte messe dehors par 4° …


Paix liturgique : Des fidèles ?

Germain de Paris : Plus d’une soixantaine de fidèles ; des familles et des enfants tournés vers le Seigneur qui ont pu communier à une table de communion à genoux sur les lèvres : Deo gratias ! Ce qui prouvent que cette nouveauté répond à une demande qui depuis 50 ans n’est pratiquement pas écouté. Je vous renvoie à ce sujet au site de nos amis de Pro Liturgia, où Denis Crouan, son directeur, vient d’envoyer son dernier message, s’apercevant que le combat de sa vie était une impossible gageure.


Paix liturgique : Tout de même, cette messe dans la chapelle des franciscaines sera une sorte de messe traditionnelle …

Germain de Paris : Non, une célébration du Nouvel Ordo, mais comme je n’en ai pratiquement pas vu en France depuis des années… celle que pratiquait en son temps l’abbé Jean-François Guérin , qui fut ultérieurement le fondateur de la communauté Saint-Martin. Il y a un demi-siècle, il avait été chassé de Paris pour ce désir de célébrer le nouvel Ordo dans un esprit traditionnel. C’est peut-être une conséquence heureuse de Traditionis custodes de voir naitre des célébration du Nouvel Ordo tourné vers le Seigneur, c’est-à-dire orientée, dans une atmosphère d’adoration eucharistique marqué par l’agenouillement des fidèles et leur réception de la sainte communion à la manière traditionnelle c’est-à-dire sur le lèvres au banc de communion


Paix liturgique : Diriez-vous alors que c’est presque une messe traditionnelle qui a été instauré à Saint-Germain ?

Germain de Paris : Pas du tout, car la messe traditionnelle n’est pas seulement une affaire de latin … D’ailleurs Mgr Lefebvre aimait répéter comme une boutade qu’il préférait la liturgie traditionnelle célébrée en français que la nouvelle messe célébrée en latin.


En effet la liturgie traditionnelle qui ne date pas du XVIe siècle mais est celle de l’Eglise latine depuis au moins Grégoire Le Grand – et que le cardinal Castrillón qualifiait pour cela, et pour le coup à juste titre de « messe grégorienne » - est celle qui manifeste parfaitement le renouvellement sacramentel, non sanglant, de l’unique sacrifice du Christ sur la Croix… Or c’est un aspect relevé depuis plus de 50 ans par beaucoup que la nouvelle liturgie, tant qu’elle n’aura pas restauré notamment les prières de son offertoire, conservera de graves ambiguïtés. Mais la messe nouvelle, même en latin, comme célébrée à Solesmes par exemple, a bien d’autres défectuosités (infinité de détails comme les suppressions de génuflexions, ou de gros changement comme la multiplication des prières eucharistique, etc.) ce qui explique notre attachement au Vetus Ordo, pure lex orandi de la liturgie romaine. Mais cela ne m’empêche pas de remercier le ciel et aussi le curé de Saint-Germain de permettre à une nouvelle tranche de fidèles de sa paroisse de vivre leur Foi dans un cadre liturgique plus conforme à celle-ci.


Paix liturgique : Mais qui étaient ces fidèles ?

Germain de Paris : Des paroisses de saint-Germain mais aucun – sauf Paul et Madame Simon –  du groupe de la centaine de fidèle de Saint-Germain hors les murs ce qui conforte notre conviction que l’on ne peut pas réduire l’aspiration du peuple catholiques aux seuls fidèles qui pratiquent leur foi dans des chapelles traditionnelles mais que, comme l’ont clairement démontré les nombreux sondages réalisés sur ce sujet en France et partout dans le monde, qu’ils représentent en fait plus d’u tiers des fidèles catholiques.


Paix liturgique : Mais cette initiative se poursuivra-t-elle ?

Germain de Paris : Je espère qu’elle se poursuivra tous les dimanches et fêtes car c’est tous les dimanches et lors des fêtes au moins que nous sommes obligés par les commandements de l’Eglise d’assister à la messe….


Paix liturgique : Comment voyez-vous l’avenir ?

Germain de Paris : C’est à ceux que nous implorons depuis plus de 25 ans qu’appartient la réponse, mais l’on pourrait imaginer que la chapelle des franciscaines devienne un pôle exemplaire de charité et de paix dans le diocèse. Imaginez que dans cette même église soit célébré désormais l’usus antiquior à 11 h après l’actuelle « messe grégorienne...


Paix liturgique : Mais n’a-t-on pas évoqué aussi le retour du culte dans la chapelle de l’hôpital ?

Germain de Paris : Tout à fait c’est une idée récente mais excellente que le culte catholique soit rétabli dans cette chapelle quasiment abandonnée (et ou la messe dominicale n'est plus célébrée depuis plus de 20 ans) , devant laquelle nous prions depuis presque deux ans dans le froid et la pluie… D’ailleurs cet entretien est une nouvelle occasion de renouveler à nos pères notre demande d’accès à l’intérieur de l’église, car actuellement nous sommes dans la situation de la Sainte Famille, nous sommes ceux pour lesquels il n’y a plus de place à l’hôtellerie… en 2022 ! Une telle situation explique la démarche que nous allons entreprendre directement auprès du pape François

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