Paix liturgique

Comme il y a six semaines, la mobilisation des fidèles de Quimper et de Morlaix ne faiblit pas. Ce 16 juin à partir de 15 heures, des centaines de fidèles de la messe traditionnelle ont défilé dans Quimper et sont allés prier le chapelet devant l'église Saint Matthieu dont les cloches sonnaient à toute volée puis devant l'évêché de Quimper dont les portes étaient toujours closes - Mgr Dognin, en bon petit fonctionnaire ecclésiastique apeuré, s'est arrangé pour assister au pardon du monde rural à Briec et ne pas être à Quimper ce dimanche.

Peu avant le départ de la manifestation - et avant que je président de Renaissance catholique, Jean-Pierre Maugendre, ne résume sa conference de la veille en félicitant les fidèles de se mobiliser, pour eux et tous les autres, face à une injustice si flagrante, un fidèle de saint Matthieu au micro se demandait : "Aujourd'hui Quimper, demain, quelle communauté, quelle ville, pour quelle raison. On nous enfume depuis décembre". Et de rappeler sur dans sa lettre, "Mgr Dognin attend de nous que nous participions aux temps forts du diocèse après nous en avoir chassé".

Des manifestants étaient venus depuis Saint-Brieuc et Rennes : "on est venus de St brieuc soutenir Quimper - si eux tombent, on tombera tous. Nous nous opposons à ceux qui détruisent l'église de l'intérieur et veulent nous enterrer tous".

La manifestation s'élance dans les rues de Quimper, depuis la place Saint Corentin. Précédée de trois sonneurs et de nombreux drapeaux, bannières, panneaux comme "soutien pour les lobbys, silence pour les tradis", en référence à la volonté du diocèse d'accueillir les LGBT dans l'Eglise au nom du "droit à la différence" après en avoir chassé les fidèles de la messe en latin auxquels cette même différence a été refusée, "SOS Tradi en détresse", "les tradis sont vos amis", "liberté, unité, fssp" etc.

Avec plusieurs arrêts - notamment devant saint Matthieu dont le clocher, à toutes volées, soutient le chapelet qui s'élève vers le ciel, en français et en Breton, la manifestation arrive devant l'évêché. "Notre résistance n'est pas une révolte. Elle est paisible, sereine, mais aussi déterminée et ferme", rappelle un des organisateurs.

Et elle continuera, alors que des fidèles quimpérois, à la sortie des messes d'Ergué Armel et de Locmaria aujourd'hui, trouvent l'attitude de Mgr Dognin et de son clergé "incompréhensible. Ce sont des fidèles comme nous et on leur coupe la tête. Il est temps que tous se mettent autour d'une table et qu'on sorte de la situation par le haut - à travers ces fidèles, c'est l'Eglise en général qui souffre".

A Locmaria une fidèle âgée affirme qu'il "y a bien des choses dans ce diocèse qui ne vont pas, mais des qu'on le fait ressentir, c'est marche ou crève. On n'est pas à l'armée, et l'attitude fermée du clergé décourage les bénévoles. L'évêque ? Il prétend toujours que ce n'est pas de sa faute, que ce sont ses prêtres, que franchement il ne veut pas ... Mais c'est lui qu'on retiendra comme le gars qui a tout mis par terre !".

Après des mois de mutisme, l'on apprend que Mgr Dognin est cependant prêt au dialogue. Il serait prêt à discuter avec les fidèles des chants et du fleurissement des autels. Dans quel monde vit il ? Et pourquoi prend il a ce point les Bretons pour des ânes ?