Notre lettre 1139 publiée le 13 décembre 2024
LA GUERRE EST DECLARÉE
CONTRE LE PÈLERINAGE DE CHARTRES
UNE LETTRE
DES VEILLEURS
DEVANT NOTRE-DAME
POUR LA LIBERTÉ
DE LA LITURGIE TRADITIONNELLE
La guerre est déclarée contre le Pèlerinage de Chartres. Un article de Matthieu Lasserre, du 4 décembre, dans La Croix (Les messes en latin du pèlerinage de Chartres sous surveillance du Vatican), pose la question : « Le Vatican pourrait-il interdire la célébration de la messe tridentine au pèlerinage de Chartres, le rassemblement traditionaliste le plus symbolique dans l’Église catholique en France ? »
Plus précisément, dit l’article, « selon des informations concordantes à Paris comme à Rome, le dicastère pour le culte divin et la discipline des sacrements estime que ce rassemblement annuel soulève des questions de conformité avec les règles en vigueur sur la messe en rite ancien. Et songerait bel et bien à interdire certaines célébrations ». En clair, un certain nombre d’évêques français, extrêmement agacés du succès de plus en plus grand des pèlerinages traditionnels et tout spécialement par les foules de jeunes de plus en plus nombreuses qui marchent de Paris à Chartres, en appellent à Rome pour remettre de l’ordre.
Et le Dicastère pour le Culte divin informé par eux de ce « problème », se prépare à donner ses consignes comme il l’a déjà fait pour le Pèlerinage Summorum Pontificum d’octobre vers la basilique Saint-Pierre à Rome ou pour le pèlerinage de Nuestra Señora de la Cristiandad du mois de juillet vers la basilique de Covadonga dans les Asturies. Dans les deux cas, la messe traditionnelle a été interdite dans la basilique d’arrivée, Saint-Pierre et Saint-Marie de Covadonga, ou plus précisément il a été permis aux organisateurs des deux pèlerinages d’y faire célébrer une messe en latin, mais … en rite réformé. Les uns et les autres ont bien entendu refusé et ont remplacé la messe interdite par un salut du Saint-Sacrement.
Logiquement, il en sera de même pour le pèlerinage de Chrétienté. La Croix cite « un très bon connaisseur du dossier », qui dit : « La messe de clôture dans la cathédrale de Chartres est une zone de non-droit. La question de l’interdiction de cette messe semble envisagée. » L’article poursuit : « La célébration de la messe de clôture dans la cathédrale sans autorisation est pointée du doigt. » On pourrait ajouter que la messe de départ de Paris à Notre-Dame restaurée pourrait aussi poser problème.
Que fera Notre-Dame de Chrétienté ? Jean de Tauriers, qui présidait l’organisation du pèlerinage jusqu’à l’an passé, interrogé par Matthieu Lasserre, donne la réponse toute simple : « Ce pèlerinage a commencé en dehors des cathédrales. Peut-être que ce sera le cas en 2025, ce serait triste mais ça ne nous empêchera pas et ça ne limitera ni notre ardeur, ni notre nombre. » Bien au contraire : comme pour le pèlerinage Summorum Pontificum et pour le pèlerinage de Nuestra Señora de la Cristiandad, l’interdiction de la messe augmentera encore le nombre des pèlerins. D’ailleurs, les organisateurs du pèlerinage Notre-Dame de Chrétienté sont déjà confrontés au problème de l’espace : chaque année la cathédrale est pleine, mais pas autant qu’elle pourrait l’être à cause des contraintes de sécurité ; quant à la place de la cathédrale, où des télévisions retransmettent la messe, elle n’est pas extensible. On peut donc penser qu’après quelque pieux exercice dans la cathédrale, la messe sera célébrée en plein air, dans un lieu beaucoup plus vaste. Et pourquoi le pèlerinage de la Fraternité Saint-Pie X ne se joindrait-il pas à celui de Notre-Dame de Chrétienté réduit aussi à célébrer à l’extérieur ?
L’évêque de Chartres, le bon apôtre, agite une autre question : les prêtres qui suivent le pèlerinage – pèlerinage centrée sur la messe traditionnelle, laquelle est sa marque propre et tout son attrait pour les jeunes pèlerins – ne peuvent célébrer que cette messe lors des trois jours de marche. « Ce refus de pouvoir célébrer avec les livres liturgiques en vigueur suscite la déception de l’évêque de Chartres, Mgr Philippe Christory, qui espère un geste d’ouverture de la part des organisateurs. "Nous avons un avenir ensemble", veut il croire, insistant sur les "nombreux fruits" de l’événement, qui rassemble bien au-delà du monde traditionaliste ». Et sur la légalité des messes en question, l’évêque renvoie à une éventuelle décision de Rome : « Si quelqu’un doit décider de quelque chose, c’est le pape. » Autrement dit, il a demandé au Dicastère du Culte divin de se prononcer, c’est-à-dire d’obliger à ce que des messes réformées soient célébrées au cours de la marche. Et de faire ainsi que le pèlerinage de Chrétienté soit torpillé.
Mais ces prélats romains et français rêvent tout éveillés. Confrontés depuis près de cinquante ans à une résistance traditionnelle irréductible, ils n’ont encore rien appris. Même s’ils règnent aujourd’hui sur des champs de désolation pastorale, ils veulent toujours interdire, interdire et toujours interdire. Jamais l’atmosphère des réunions épiscopales n’a été aussi morose, et malgré tout, ils s’entêtent et persistent, on peut dire diaboliquement, à vouloir éradiquer tout ce qui porte des fruits de conversions, d’instruction catéchétique, de vocations.
Amis veilleurs parisiens, continuez à lutter pour le rite romain traditionnel persécuté ! C’est un groupe de pression spirituelle que vous constituez par vos chapelets devant les bureaux de l’archevêché, 10 rue du Cloître-Notre-Dame, du lundi au vendredi, de 13h à 13h 30, à Saint-Georges de La Villette, 114 av. Simon Bolivar, XIXe, le mercredi à 17h, devant Notre-Dame du Travail, 59 rue Vercingétorix, XIVe, le dimanche à 18h15. Votre prière instante est extrêmement précieuse.
Echos de veilles : Une équipe d’ouvriers en tenue de chantier s’arrête devant nous « C’est super la liturgie traditionnelle c’est l’expression de la vrai foi catholique mais il vous faudrait venir plus souvent pour le proclamer » « Cela fait maintenant plus de trois ans que venons chaque jour réciter un chapelet à cette intention » « Et bien moi je ne vous avais pas encore vu... » Mais un autre ouvrier venue d’Afrique du Nord répond à son camarade « Mais moi je les vois souvent et nous échangeons toujours un salut » Le premier interlocuteur reprend « c’est bien ce que vous faites et sachez que parmi les charpentiers du chantier il y en a plusieurs qui partagent nos convictions »
En union de prière et d’amitié.
Christian Marquant